La radio dans les 80's


 

Il était une fois la radio...

 

Dans les années 80, Philippe Roberge De Lentini, passionné de radio, participe aux premières Radios Pirates sur Paris.

 

Fréquentant à Montparnasse les disquaires, il fait connaissance avec le célèbre chanteur Phil Barney.

 

En ce temps là, Phil Barney était disquaire.

 

Il lui propose de le suivre à la radio dans laquelle il sévissait, Carbone 14, dans le cadre de son émission funk musique.

 

Philippe Roberge : "C'était la première fois que je me retrouvais dans un vrai studio de radio avec l'animateur à sa console derrière la vitre.

Tout de suite, il me met dans le bain et me demande d'annoncer et de dés-annoncer les titres.

Grande première, je n'avais jamais parlé dans un micro de ma vie.

Ça y est, le virus de la radio était pris."

 

Les vacances de l'Île de Ré approchent.

 

Du haut de ses 22 ans, il décide de monter la première radio pirate de l’Île de Ré .

 

Philippe part avec dans ses bagages un petit émetteur de 50 watts.

Avec cette énorme puissance, il arrive à atteindre la moitié de l’île.

Quelle performance !

 

L’autorité de régulation de l’époque s’appelait la CNCL, appelée aujourd’hui le CSA, à l’époque administrée sous l’autorité de Madame Michelle Cotta, célèbre journaliste politique œuvrant sur LCI. 

 

Première année de diffusion en tant que pirate : pas de difficulté avec les autorités. 

 

Mais l’année d’après ça se corse ... matériel saisi par la gendarmerie, puis, en septembre, tribunal.

Résultats, matériel saisi récupéré et 3500 francs d’amendes pour usage interdit de la bande FM. 

 

Année suivante, aucune possibilité d’obtenir des fréquence temporaires, l’autorité de régulation ne délivrant que des fréquences pour 5 ans.

 

Nous décidons donc de braver l’interdiction et réémettre en pirate pour la 3ème année consécutive. 

 

Idem à la fin de la saison ... matériel saisi et de nouveau, notre association devant les tribunaux.

 

Faisant à cette époque des études de droit, je décide de me défendre par mes propres moyens.

 

Même peine, même châtiment...restitution du matériel et 3500 francs d’amende.

 

Mais coup de théâtre !

 

Après avoir été bien enfoncé par le ministère public, l’avocat de la partie adverse CNCL décide de plaider la clémence à notre endroit à la condition sine qua non que nous nous engagions à rencontrer les membres de la CNCL. 

 

Nous rencontrons sur Paris, Monsieur Dominique Baudis, président de celle-ci.

"Entre-temps furent créées les autorisations temporaires."

 

L’écoute avec le président fut de qualité et Monsieur Dominique Baudis fut le premier à nous donner notre première fréquence temporaire.

(Nous sommes la radio temporaire la plus vieille de France).

 

  • La FM sur l'Île de Ré

A l’époque, il existait une radio sur l’Île de Ré.

Son nom : Ré-Radio, qui, en résumé, pour des raisons économiques décide de quitter l’Île de Ré pour s’installer en direction de La Rochelle. 

 

Première OPA de l’histoire de la FM, les grosses radios parisiennes décident de créer une franchise afin de développer leur réseau de diffusion sur toute la France.

 

Le directeur de l’époque de Ré-Radio décide de passer en mode franchise avec NRJ. 

 

Quelque temps plus tard la fréquence sera « rachetée » par NRJ. 

 

L’Île de Ré se retrouva donc orpheline d’une radio. 

 

Entre-temps, l’autorité de l’époque décide de lancer un appel à candidatures en Charente-Maritime auquel nous répondons,

 ainsi qu’une autre radio, que nous ne nommerons pas pour des raisons de politesse.

 

Cette autre radio décide, et nous le saurons plus tard, de faire des pieds et des mains auprès des plus hautes instances de l’état en quémandant la précieuse fréquence. 

 

Plus tard, en guise de rejet, nous apprendrons que notre projet n’avait pas été retenu pour des raisons de budget prévisionnel non consolidé. 

 

C’est donc la concurrence qui remporta la fréquence. 

 

La morale de cette histoire est qu'aujourd’hui cette radio est morte et que notre radio est toujours vivante !

 

Aujourd'hui, fort de ses 33 ans d'expérience radio, RADIO ILEDERE continue de diffuser ses programmes en temporaires, obtenant en fonction du bon vouloir du CSA, parfois 3 mois, parfois 9 mois d'autorisations temporaires.